- Ton film est coupé en deux, avec une première partie sur le voyage spatial jusqu’à l’irruption de la violence de la guerre. Tes choix esthétiques confèrent pourtant une dimension onirique à ton récit, dont le fond est tragique.
Je n’avais pas consciemment pensé le film comme un rêve, mais je comprends pourquoi on pourrait le penser. Au début du processus, quand je travaillais encore sur papier, j’avais envisagé de donner aux séquences animées un aspect de livre pour enfants. Mais avec toutes les tragédies que la Syrie a traversées, cette approche ne semblait pas appropriée.
Travailler sur les miniatures ottomanes fut à la fois magnifique et très difficile. J’ai collaboré avec un artiste formidable, Murat Palta, et il nous a fallu beaucoup de temps pour déterminer comment animer ses créations.
L’art de la miniature n’est plus courant en Syrie depuis les années 1940-50 et c’est également un art en voie de disparition en Turquie. L’utiliser, c’était une façon de préserver ce savoir-faire. Malheureusement, beaucoup de spectateurs occidentaux ne perçoivent pas cette référence aux miniatures lorsqu’ils découvrent le film.